Je suis nul(le) en classe

« Tous les enfants sont doués pour toutes les matières. Et, même si ce n’est pas vrai, vous devez faire comme si. »

Aujourd’hui, il s’agit d’être autonome, réactif, créatif. Pas simple de trouver un travail, ni de le garder... on vit avec la peur de ne pas savoir ce que demain nous réserve, de n’avoir aucune garantie sur notre place dans une société en perpétuel mouvement.

La seule solution proposée pour s’en sortir est d’être le meilleur, il faut être excellent. Nos enfants grandissent dans ce mouvement : ils doivent réussir, dans la meilleure école et penser déjà du haut de leurs 6 ans à leur avenir. Ils sentent cette pression, pas toujours facile à porter.

De plus, ils sont emportés dans le bain de nos désirs, de ce que l’on rêve pour eux. En même temps, les rêver menuisier, médecin, footballeur, c’est important, cela leur montre notre confiance en eux. C’est ce qui les porte. Mais, quand ces attentes sont démesurées, trop pressantes, et ne tiennent pas compte de qui ils sont, elles deviennent écrasantes. Les magasines, la télévision, la pub, alimentent ce mirage de perfection possible. Comment trouver un équilibre entre ce que nous rêvons qu’ils soient et qui ils sont?

Ces attentes, cette pression peuvent parfois angoisser les enfants. Papa et maman m’aimeront-ils encore si je rate mon année ? Seront-ils quand même fiers de moi si je ne deviens pas médecin ? Certains enfants finissent par penser que notre amour dépend de leurs résultats scolaires, sportifs ou encore artistiques.

Comment les aider à pouvoir parler, exprimer, mettre des mots sur leurs peurs, avant que la marmite à pression n’explose?

La culture de la performance n’est pas seulement véhiculée par les parents, elle est également transmise par l'école. Chaque année, leurs performances sont évaluées (combien d’enfants ont obtenu le CEB, avec quelle moyenne…).

Tout devient affaire de statistiques, tout doit se mesurer, se chiffrer pour pouvoir être comparé. N’y a-t-il pas un glissement de l’école sur le seul modèle managérial de la performance? Comment tenir compte de ce que l’école peut offrir comme possibilité d’épanouissement pour l’enfant ?


Le culte de la performance génère un sentiment de honte, potentiellement destructeur pour la construction de la personnalité de l'enfant

L’école en tant qu’institution peut être source de souffrance pour un enfant. La peur de ne pas y arriver, la difficulté à suivre le rythme de la majorité, à s’intégrer, à se faire des copains... peuvent stresser l’enfant, le paralyser et le laisser en marge du système.

Ces difficultés bien qu’inhérentes au système scolaire, vont être plus ou moins exacerbées selon la philosophie, la pédagogie de l’école. Si l’école se veut élitiste, elle risque de laisser sur le bord de la route ceux qui ne rentrent pas dans les rangs ou qui ‘ralentissent’ le groupe classe.

Bien sûr, l’école n’est pas seule à déterminer la puissance de la pression exercée sur les enfants. Les enseignants, en rendant les copies par ordre de points, en envoyant un enfant au tableau tout en sachant qu’il ne saura pas répondre, en glissant de petites remarques du type ‘encore toi’… ne sécuriseront pas les enfants. Ceux qui rencontrent des difficultés (scolaires, sociales…) risquent de rentrer dans des spirales de plus en plus négatives. Et les enfants difficiles le seront sans doute de plus en plus.


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