Pour les parents, cela s'avère difficile de vivre en permanence dans le conflit, de devoir faire face aux remarques, de se sentir parfois impuissant.
Pas facile non plus de supporter les regards des proches, des enseignants, des gens dans le bus, dans les magasins. On peut avoir l’impression de ne pas gérer, de ne pas être à la hauteur, d'avoir raté quelque chose, de ne pas être une bonne mère ou un bon père.
Il n'est pas rare d'entendre qu'un enfant difficile est un enfant mal éduqué...
Or, comme toujours quand il s'agit des relations humaines, rien n'est simple, ni linéaire… Parfois, c’est la rencontre entre les parents et l’enfant qui est compliquée, on ne trouve pas comment fonctionner ensemble. Parfois ce sont des événements de vie qui perturbent l’enfant, pour d'autres encore certaines particularités biologiques peuvent être à l'origine ou venir renforcer ces comportements…
Mais peu importe les difficultés, ou leurs causes, quand on est parent, pouvoir parler, exprimer les sentiments difficiles à entendre par la société, appeler à l’aide est une ébauche de solution pour sortir d'un quotidien parfois très éprouvant. Que cela soit auprès de proches, de voisins bienveillants ou auprès de professionnels, parler et échanger permet bien souvent de soulager.
C’est tellement plus facile et tentant de se dire que si un enfant est difficile, c’est forcément parce que ses parents l’éduquent mal. S'il est colérique ou agressif, c’est que ses parents sont laxistes, s’il est trop agité, c’est parce que ses parents sont trop stricts.
Or, s’il est vrai que les parents éduquent leurs enfants, ces derniers vont également influencer leurs parents. Tout le monde a déjà pu constater à quel point deux bébés peuvent être différents. Certains se révèlent bons mangeurs, bons dormeurs, affectueux…alors que d’autres vont se montrer, tout petits déjà, plus résistants, plus rebelles, n’acceptant pas toujours ce qu’on leur offre. Le tempérament de l’enfant va donc influencer la manière dont on interagit avec lui.
En effet, on sait tous qu’il est plus facile d’encourager, de donner de la chaleur affective, de l'attention aux enfants qui sont plus « faciles à vivre » et qui nous donnent le sentiment d’être de bons parents. Par contre, avec les enfants moins compliants, plus contestataires, moins ‘zen’, on leur fera sans doute moins de compliments, on est moins à leur écoute. On a tendance à répondre sur le même ton qu'eux : s'ils se montrent agressifs, nos paroles deviennent sèches. Le ton monte et c'est l'escalade. Cela demande énormément d'efforts de garder son calme, de ne pas se laisser emporter dans la tempête.
Quand un enfant est difficile au sein d’une fratrie, le risque est qu’il devienne celui sur qui on se fâche continuellement, qui ne fait jamais rien de bien, qu’on rejette et même sans oser l'avouer, l'enfant qu'on aime moins. A l’inverse, les frères et sœurs vont recevoir tous nos encouragements, nos félicitations, puisque eux nous rassurent sur nos capacités parentales (s’ils sont sages c’est parce que nous sommes de bons parents). Le risque est qu'un fossé se creuse entre l’enfant difficile qui ne fait jamais rien de bien et les autres. Ce qui renforce sa faible estime de lui-même et son sentiment d’exclusion, et surtout ses comportements difficiles.
A l'inverse, c’est à travers les encouragements, les mots doux, le soutien que l’on offre à l’enfant que celui-ci va bâtir son estime et sa confiance en lui, son sentiment d’avoir de la valeur, de l’importance.
DéstructurationAvec ces enfants à la personnalité particulièrement affirmée, on tente par tous les moyens de les faire obéir, de les calmer : un jour on punit, on crie, un autre on récompense, une autre fois on tente le chantage… mais on est sans cesse mis en échec. Au fur et à mesure de ces essais-erreurs, le cadre éducatif s’effiloche, se déstructure (on ne suit plus de ligne de conduite claire car rien ne semble fonctionner). L’enfant se perd dans les règles, sent notre fragilité, nos inconsistances, et pour sonder les limites tente d’affirmer sa volonté de toute puissance. Bien souvent, les enfants difficiles nous renvoient nos incohérences et nous obligent à réfléchir à notre cadre éducatif, à ce qu’on met en place comme stratégies et surtout demandent à travers leurs actes de la fermeté et de la clarté.
Quand le bébé arrive, on n’est pas vraiment préparé à vivre les énormes bouleversements que cela occasionne (fatigue, émotions à fleur de peau, conjugalité plus difficile, chutes hormonales…). Parfois, cela devient trop difficile de le supporter et d’être suffisamment attentif et disponible pour ce petit tellement dépendant.
La situation se complique encore si on reçoit peu de soutien, si on se sent démuni et qu’on ne trouve pas l’aide dont on aurait besoin, si nos propres parents ont rencontré ce type de difficultés lors de notre naissance…
Le bébé, lui, pour continuer à montrer qu’il existe, pleure sans cesse, crie... Il tente par tous les moyens de se faire entendre.
Dans ces situations où la rencontre entre papa/maman et bébé est vraiment compliquée et que cela se prolonge dans le temps, les professionnels parlent de troubles de l’attachement. Lorsque de telles difficultés s’installent, faire appel à un tiers bienveillant (ami, famille, médecin de famille, voisin ou encore professionnel…) permet bien souvent de trouver comment s’accorder dans cette nouvelle configuration. Le risque, si la situation s'enlise, est qu’en grandissant, cet enfant continue à agir sur ce mode. Il aura, sans cesse, besoin d’attirer l’attention sur lui et cela par tous les moyens (violence, agitation...).
Toutefois, il ne s’agit pas de faire des raccourcis, si ces enfants dont l’attachement n’est pas sécurisé sont à risque de développer des troubles du comportement, en aucun cas ils n’y sont condamnés.
« L’enfant n’a pas à mettre de limites à son désir, mais tout ce qu’il dit désirer ne peut être satisfait. Sa demande ne fait pas loi »
La cohérence des limites aide à grandir…
Les limites que l’enfant perçoit tout autour de lui vont lui permettre de se sentir en sécurité. Lorsqu’il est bébé, les limites sont physiques. D’abord le ventre de maman, puis les bras, le berceau. Son besoin de sécurité est assouvi par le fait qu’il sent véritablement un cadre autour de lui, il se sent contenu. En grandissant c’est à travers la parole que ce besoin peut être satisfait. Progressivement, les limites deviennent psychiques et passent par le langage, le regard («ça tu peux faire, ça non »…).
C’est en sentant les limites que les adultes lui posent et en s’y confrontant que l’enfant va pouvoir construire sa base de sécurité. Si les limites sont claires, solides sans être rigides, il n’aura pas besoin de les chercher et de s’y confronter par tous les moyens. A contrario, si l’enfant ne perçoit pas les limites, il risque de s’agiter sans cesse, de s’opposer, de bousculer son environnement pour en connaitre la forme et la résistance. Lorsqu’un enfant peut tout faire, que personne ne lui montre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas, il risque de devenir intolérant à toute forme de frustration et de devenir un véritable tyran.
Limiter pour découvrirQuand on pense limitation, on pense restriction…En réalité, en posant des limites à l’enfant, on lui ouvre de nouvelles portes. Ainsi, à un moment donné les parents disent à l'enfant "J'arrête de te porter, tu as des jambes". A la fois, ils n'accèdent pas à sa demande mais ils lui donnent accès à de nouvelles découvertes. Ce double mouvement est posé par les parents à chacune des étapes du développement de l'enfant. De même en apprenant à s'exprimer par le langage l'enfant apprend également à exprimer ses désirs d’une manière qui soit socialement acceptable (parler plutôt que frapper).
Plus facile à dire qu’à faire…Mais pourquoi est-ce que poser des limites est parfois si difficile?
Les raisons sont multiples. Elles peuvent être liées tant à notre histoire personnelle, individuelle (reproduction des seuls schémas éducatifs que nous avons à disposition, notre rapport à l’autorité…), qu’à l’histoire que nous avons avec notre propre enfant (maladie grave qu'il a eu, difficultés à avoir cet enfant…), à nos conditions de vie quotidienne (fatigue, stress…), ou encore à la crainte de ne pas être aimé de notre enfant.
Mais, les difficultés individuelles n’expliquent pas à elles seules cette tendance à ne plus oser mettre des limites. En effet, l’évolution de la société explique aussi ce phénomène.
Pour se donner du courage, il faut se dire que les enfants comprennent que c’est important les règles et les limites, preuve en images (certifié sans trucages) :
« Si tu continues, je te laisse sur le bord de la route, si tu n’arrêtes pas tout de suite, tu seras privé de dessert pendant deux semaines... »Sanctions ?
Difficile de parler de limites sans parler de la manière de sanctionner leurs débordements. Pour limiter les réactions impulsives quand on est énervé (menaces en l’air, trop exagérées, irréalistes…), on peut réfléchir à l’avance à quelques sanctions adaptées à appliquer en cas de crise. Isoler l’enfant en cas de colère, lui faire ramasser ses dégâts en cas de casse, le priver d’écran ou de ce qu'il aime… L’enfant est averti au préalable de ces sanctions, ce qui les rend moins arbitraires, plus acceptables à ses yeux. En réagissant de façon impulsive, en criant, en s’énervant, on réagit au débordement de l’enfant par notre propre débordement. Ca tourne à l’escalade entre lui et nous pour savoir qui remportera la partie. On se retrouve coincé sur un pied d'égalité. Or, l'autorité c'est bien nous qui l'avons sur lui. En gardant un ton de voix normal et ferme, qu’on est bien au clair, les rôles sont mieux définis: Toi, tu es l’enfant, moi, le parent, c'est donc moi qui décide.
Punir un enfant?L’éducation conjointe
Quand on élève un enfant, l’éducation se partage. Entre parents d’abord (qu’on vive ensemble ou séparé) mais également avec les professeurs, les grands parents…
Entre parents, l’éducation conjointe passe, entre autres, par des moments de discussion et de réflexion sur ce qui compte pour chacun. A quoi accorde-t-on de l’importance ? Quelles sont les valeurs que nous voulons transmettre ? Qu’est-ce qui est vraiment intolérable pour nous… Cela permet de se rendre compte des points communs mais aussi des divergences.
D’ailleurs, c’est rarement simple de se mettre d’accord. Quand des désaccords surgissent, ce qui importe c’est de rendre explicite les différences. Chez papa il peut jouer à la playstation et pas chez sa maman. Dans ce genre de situation il est important de dire à l’enfant « je sais que les règles ne sont pas les mêmes mais nous avons tous les deux de bonnes raisons pour que tu les respectes ». Le problème survient s’il ne sait plus comment il doit agir, s’il se sent perdu dans les règles à respecter.
On peut ne pas être d’accord, mais ne pas dévaloriser l’éducation donnée par l’autre parent ou l’enseignant, c’est aussi ça, respecter l’enfant.
Quand un enfant grandit dans un climat de violence verbale, physique ou psychologique, cela risque de perturber son équilibre émotionnel. Et pas besoin que l’enfant en soit directement la victime, en être témoin (avec ses yeux ou ses oreilles) suffit. Une ambiance conflictuelle génère de l’angoisse, l’insécurise. Chaque enfant y réagira selon son tempérament, sa sensibilité. Certains enfants se montrent très (trop) sages, intériorisent leur malaise et sont par exemple souvent malades, font des cauchemars, des insomnies… D’autres, à l’inverse, expriment très bruyamment leurs souffrances, font des appels à l’aide très sonores (agitation, agressivité…) pour interpeller les adultes sur leur souffrance.
« Dans un environnement difficile dur dur d’être un enfant facile »
De plus, un enfant imite les adultes qui l’entourent, et cela pour le meilleur et pour le pire. Si les parents se frappent, s’insultent pour régler le moindre conflit, il aura bien du mal à utiliser le dialogue pour exprimer ses désaccords. N’ayant pas d’autres exemples à disposition, il risque de reproduire ce qu’il voit et de devenir agressifs vis à vis des autres enfants.
« Ne soyons pas bêtes, nos enfants nous singent »
Quand l’enfant très jeune manifeste des comportements difficiles, il est important de ne pas les nier et de chercher, avec l’aide de l’entourage, du professeur ou de professionnels, à comprendre ce qui se joue pour l’enfant et ainsi de trouver le plus tôt possible des solutions adaptées.
Le risque que la situation se fige et empire est réel. Ne supportant plus notre enfant, on devient de plus en plus irritable, impulsif, intolérant au moindre pas de travers, et l’enfant se sentant rejeté risque de « crier » de plus en plus fort pour se faire entendre. C'est l'escalade avec, à la clé, le risque qu'il devienne complètement indifférent à nos remarques.
On est parfois découragé par ces enfants récalcitrants, par leurs comportements. On se met à douter. Est-ce de ma faute ? Est-ce que j’ai raté son éducation? Est-ce normal que je ressente tant de colère et de haine envers lui? Suis-je un bon père, une bonne mère ? Moi qui pensais que c’était si simple, si épanouissant d’être parent…
L’entourage, l’école peuvent parfois renforcer ces sentiments. Ahhh les petites phrases assassines, les sous-entendus blessants... On peut se sentir honteux de « ne pas y arriver », de ne pas trouver comment fonctionner avec notre enfant, de ne pas gérer, de ne pas avoir un enfant qu’on rêve parfait. Or, oser demander de l'aide permet généralement de sortir l’impasse.
Echanger avec des parents dans la même situation, avec des proches ou des voisins bienveillants, permet d’exprimer et donc de soulager un peu la souffrance, de se sentir moins seul, de prendre du recul par rapport à ce sentiment de culpabilité. Et puis ça fait du bien parfois d’être renforcé dans sa capacité de mère, de père, sentir que l’autre nous renvoie une bonne image de nos compétences de papa ou de maman (être un bon conteur, une maman câlins, un papa rieur...).
Se sentir soutenu, écouté, reconnu, compris dans nos difficultés redonne souvent un peu de courage, d’espoir et d’élan.
Si, par peur d’être jugés par nos proches, on n’ose pas formuler certaines choses, certaines pensées (haine, détresse, colère…), frapper à la porte d’un professionnel est une solution. Parler sans risque d’être jugé peut véritablement soulager et de sortir peu à peu de la tempête.
«Soyez cools mais pas trop, soyez fermes mais pas trop non plus, pas trop exigeants, mais pas trop laxistes…»
Pas toujours simple de s’y retrouver dans l'éventail de conseils éducatifs. Pas facile d’être parents. S’il n’existe aucune recette miracle concernant l’éducation, les enfants difficiles ont certains besoins particuliers. Certaines petites astuces ont déjà permis de calmer le jeu.
- Poser des limites claires, simples, explicites permet souvent de sécuriser l’enfant. En se mettant à sa hauteur, en le regardant dans les yeux, en étant bref dans la demande ou la consigne, et en ne criant pas, il sera plus à même de l’entendre et de la comprendre. Par exemple : « Je te demande de mettre ton manteau » plutôt que « Si tu ne te dépêches pas pour mettre ton manteau papa va être en retard, son patron sera fâché… »
- Soyons honnêtes, certains enfants ont le don de nous crisper, ils sont difficiles à supporter au quotidien, obligent à crier, à s’énerver. Leurs comportements, les remarques désobligeantes, les conflits quotidiens sont épuisants. On n’a plus envie de les féliciter, de les encourager ou de les soutenir, de leur dire des mots gentils. Or, ces enfants ont besoin d’être rassurés. Malgré les apparences, ils doutent, ont peu confiance en eux, cherchent leur place. En continuant à leur faire sentir qu’on les aime, à les valoriser (même pour des petites choses), à retrouver des moments agréables avec eux apaise parfois la situation.
- Cet enfant ne fait rien comme il faut, il répond, il dit non à tout, il bouge tout le temps. On aimerait tant avoir une baguette magique pour le transformer en petit enfant modèle. Mais dans la vraie vie les baguettes magiques n’existent pas... Ne soyons donc pas trop ambitieux. A force de lutter, de s’énerver pour tout, il risque bien de devenir insensible aux remarques. Alors, mieux vaut se concentrer sur les deux ou trois comportements qui nous sont vraiment insupportables, et ne lutter que là dessus ces comportements-là. Se fixer de petits objectifs permet aussi de retrouver un peu de courage pour reprendre les rennes et se remotiver.
- Plus le cadre est structuré plus il permet de calmer la tempête qui l'habite. En structurant leurs journées, en les rendant les plus régulières possibles, ils peuvent anticiper et donc être plus apaisés. On peut utiliser des calendriers, et, par exemple, le soir leur expliquer comment va se dérouler la journée du lendemain, quel jour on sera (grand jour/ petit jour, combien de dodos avant le weekend…).
Dormir est aussi très important, en ritualisant ce moment (par exemple, brossage de dents, histoire, bisous…), le corps et le cerveau sont mieux préparés à l’endormissement. En revanche les écrans avant d’aller dormir mettent leur cerveau trop en éveil pour trouver le sommeil et celui-ci sera donc moins réparateur.
Parfois, un enfant est confronté à des événements difficiles à vivre. Le décès d’un proche, une séparation parentale, un déménagement, l’arrivée d’un petit frère, d’une petite sœur…
Chaque enfant y réagit à sa façon. Si certains se montrent renfermés, introvertis d’autres deviennent agités, distraits, agressifs... Toutes ces manifestations témoignent de l’angoisse face à ces chamboulements. Souvent ce qui interpelle, c’est le changement de comportements. Lui qui était si tranquille se montre tout à coup irritable, colérique ou elle qui était si agitée, si bavarde devient calme et timorée. Quand on observe ce genre de manifestations, une collaboration entre les personnes qui s’occupent de l’enfant est souvent importante : les parents rapportent au professeur, aux animateurs les événements majeurs survenus, le professeur peut avertir les parents quand quelque chose de particulier s’est passé… Il est plus facile d’aider un enfant si on est au courant de la situation à laquelle il est confronté.
Pour comprendre ce que vit l’enfant, ce qui le perturbe, les émotions qu’il ressent,…mieux vaut regarder les choses à sa hauteur. Un même événement sera vécu différemment qu’on soit adulte ou enfant. L’âge de l’enfant, son histoire de vie, sa sensibilité, son tempérament, influencent également son vécu. Et puis parfois, les enfants sont plus déboussolés par nos réactions que par l’événement en tant que tel. Pas facile pour un enfant de sentir que papa et maman sont tristes, en colère, inquiets,…
Dans ces moments difficiles, on peut le rassurer sur notre présence, notre amour pour lui, lui expliquer nos sentiments avec des mots simples, être à son écoute, maintenir les petits rituels, coopérer avec son professeur, ses animateurs, la famille. Si l’enfant manifeste des comportements difficiles, rester cadrant le sécurisera également. En effet, plus son univers est perturbé plus il aura besoin de sécurité, de voir que tout n’a pas changé, qu'il y a des choses qui restent bien à leur place.
Et puis, soyons aussi à l’écoute lors d’événements qui nous semblent sans importance, mais qui dans le monde de l’enfant prennent une place immense (perte d’un doudou, disputes, un copain qui quitte l'école...).
Les professionnels parlent d’un TDA-H quand une combinaison de symptômes est présente : impulsivité, troubles de l’attention (distractibilité élevée, attention peu soutenue…) et dans certains cas une agitation jugée excessive. Toutes ces manifestations, présentes quel que soit l’environnement (école, maison, loisirs), gênent les enfants dans leur vie à l'école et avec les autres. Pour poser le diagnostique TDA-H, une évaluation multidisciplinaire approfondie est nécessaire.
Rilatine et autres médicamentsComment résister à la tentation d’une solution qui d’un seul coup réduit l’agitation, améliore la concentration, voire les résultats scolaire des enfants. Tout à coup, ils deviennent sages, attentifs et leurs résultats scolaires s’améliorent. Et pour pas cher, puisque la mutuelle rembourse ce type de traitement. Simple, rapide et efficace…
Mais qu’en est-il de la souffrance sous-jacente aux comportements difficiles ? Ces médicaments ont le pouvoir de calmer, un peu trop sans doute, mais n’est-elle pas qu’un emplâtre sur une jambe de bois ? Une fois arrêtée, tout redeviendra probablement comme avant, les souffrances n’ayant pas été écoutées. De plus, ses effets étant limités dans le temps (3 à 4h), on observe des effets rebonds. Cela signifie qu’entre deux prises, les symptômes peuvent s’amplifier.
Comment y résisterPas facile de vivre au quotidien avec un enfant qui bouge tout le temps, de résister à la pression d’un professeur qui pousse à la médicalisation. On n’a pas toujours la patience d’attendre des résultats, l’énergie de s’engager dans un travail thérapeutique. Or, en n’offrant à l’enfant que ce type de traitement, en ne s’intéressant pas à la souffrance sous-jacente, on ne fait que postposer le problème. Le jour où l’enfant arrête les médicaments, il n’ira pas mieux qu’avant.
- Résister : Avant tout, il est préférable de prendre le temps d’en discuter avec son entourage, avec des personnes qui connaissent le sujet ou d’autres parents vivant cette situation. Que ce soit à l'école ou dans des lieux de loisir, personne n’a le droit d’exiger qu’un enfant soit mis sous traitement médical.
- Demander une évaluation multidisciplinaire de votre enfant dans un service hospitalier… Il faudra peut être vous armer de patience…
- Quelque soit le résultat de l’évaluation, peu importe le diagnostique, un traitement thérapeutique est souvent bénéfique. Ce dernier, au contraire des médicaments, permet de travailler sur les conséquences autant que sur les causes. Et contrairement aux idées reçues, les psychologues ne sont pas tous chers, et cela ne prendra pas forcément des années. Si vous n’avez pas d’adresse, vous pouvez téléphoner au service de santé mentale de votre commune.
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